Benamozegh, Elie
Elie Benamozegh (1823-1900) est un rabbin, kabbaliste et philosophe italien (Livourne) du XIXe siècle. Orphelin à l’âge de quatre ans, il entre précocement à l’école où il est instruit en sciences élémentaires, ainsi qu’en hébreu, en anglais et en français (langue pour laquelle il se révèle particulièrement doué). Il se consacre ensuite à l’étude, et la réconciliation de la philosophie avec la théologie. À l’âge de 25 ans, il commence une carrière commerciale, sacrifiant tous ses loisirs à l’étude. Ses passions pour la science et la religion les mènent rapidement à délaisser son métier. Il publie par la suite des articles scientifiques et apologétiques, où il prend conscience de son profond attachement envers la religion juive. Au nom de la défense de la tradition, il entreprend de réhabiliter la Kabbale. Il est ultérieurement nommé rabbin et professeur de théologie à l’école rabbinique de Livourne, continuant à mettre sa plume au service du judaïsme jusqu’à sa mort. Dans son livre Israël et l’humanité, il prône le mosaïsme pour la communauté juive et le noachisme pour l’ensemble de l’humanité. Selon le point de vue juif le plus orthodoxe, Benamozegh considère les membres des peuples de l’humanité comme les enfants de Dieu. Israël est selon lui investi d’une mission sacerdotale au sein de ceux-ci qui sont ses frères. La position de Benamozegh est que le noachisme est la véritable religion de l’humanité. « La constitution d’une religion universelle est le but final du judaïsme » (Israël et l’Humanité). Elie Benamozegh exercera une influence déterminante sur beaucoup de penseurs, dont sur le psychanalyste Jacques Lacan. Le grand promoteur des thèses de Benamozegh fut son disciple français Aimé Pallière.
Eimat Mafgi’a (La Crainte de l’adversaire), une réfutation des attaques de Léon de Modène contre la Kabbale, en 2 vols., Leghorn, 1858.
Guer Tzedek (Prosélyte vertueux), notes critiques sur le Targoum Onkelos, ib., 1858.
Ner le-David (Lampe de David), commentaire sur le Livre des Psaumes, publié en marge du texte, ib., 1858.
Em la-Mikra (Matrice de l’Écriture), commentaire sur le Pentateuque, contenant des notes critiques, philologiques, archéologiques et scientifiques sur les dogmes, histoire, lois, et coutumes des anciens peuples, publié avec le Texte sous le titre de Torat Adonai, Leghorn et Paris, 1862-65.
Ta’am la-Shad (Explication pour Samuel David), réfutation du dialogue de Samuel David Luzzatto sur la Kabbale, Leghorn, 1863.
Mevo Klali, introduction générale aux traditions du judaïsme, publiée dans “Ha-Lebanon”, (1864), pp. 73 et seq.
Storia degli Esseni, Florence (1865).
Morale Juive et Morale Chrétienne. Examen Comparatif Suivi de Quelques, réflexions sur les Principes de l’Islamisme (1867-2000).
La Kabbale et l’origine des dogmes chrétiens, (1863).
Teologia Dogmatica ed Apologetica, Leghorn, 1877.
Le Crime de la Guerre Dénoncé à L’Humanité, Paris, (1881) – (ce travail a valu à Benamozegh une médaille et une mention honorable de la Ligue de la Paix, sur la proposition de Jules Simon, Édouard Laboulaye, et Frédéric Passy).
Ya’aneh be-Esh (Il répondra par le feu), discussion sur la crémation selon la Bible et le Talmud, Leghorn, (1886).
Israël et l’humanité. Étude sur le problème de la religion universelle et sa solution. Préface d’Aimé Pallière. Avant-propos d’Alfred Lévy. éd. Ethos